Introduction

Cet article fait suite à une présentation générale de la démarche innersource et s’intéresse quant à lui à ses aspects plus opérationnels.

Innersource : comment faire ?

De la même manière que les gouvernances des projets open source sont toutes différentes, il n’existe pas deux stratégies similaires de mise en place de l’innersource : il faut s’adapter à chaque situation afin d’en voir les bénéfices.

On peut néanmoins lister les principales caractéristiques d’une démarche innersource :

La transparence

Comme dans un projet open source, tout participant actif ou potentiel doit avoir accès à toutes les informations du projet. Ceci réduit les frictions entre participants, et permet d'embarquer de nouveaux membres.

La collaboration

C'est le pilier de la démarche et l'aspect qui permet d'accélerer le développement. Elle vient avec un fonctionnement très horizontal qui limite les allers-retours de validation. Elle se traduit par la mise en place de communautés internes autour des projets

L'auto-organisation

Est un corollaire du fonctionnement collaboratif. De la même manière qu'un fonctionnement agile se fait dans un cadre méthodologique strict, une démarche innersource donne un cadre de fonctionnement au sein duquel les équipes pourront s'organiser selon leurs besoins opérationnels.

La méritocratie

C'est le plus compliqué à amener dans une entreprise constituée, disposant le plus souvent d'un fonctionnement hiérarchique. Il s'agit d'ailleurs d'une traduction un peu bancale de ce que les anglo-saxons désignent comme "*do-ocraty*" : ceux qui agissent savent ce qu'il faut faire et sont donc les mieux placés pour... faire.

Cette notion est étroitement liée à la reconnaissance individuelle des actions et elle est permise par l'existence d'une communauté au sein de laquelle évoluent les experts (chacun à son niveau d'expertise).

La mesure

Ce dernier aspect est moins présent dans le monde open source mais nécessaire en entreprise. Il faut que chaque entreprise soit en mesure de piloter ses projets en évaluant leur dynamisme. Les indicateurs sont basés sur les outils utilisés par les équipes et ils sont propres aux objectifs concrets des entreprises.

La mutualisation en action

Un des objectifs de la démarche est d’aboutir à une mutualisation interne des ressources et des coûts de développement et de maintenance.

Le modèle économique d’un projet open source peut être schématisé comme ceci :

Le schéma montre que l’organisation du projet ne définit généralement pas le contenu du produit. Les fonctionnalités sont développées au sein d’un groupe d’experts qui échangent sur leurs usages et les modalités d’implémentation, et ces experts sont financés par les organisations qui ont besoin de faire évoluer le produit.

Les comités de pilotage ou de direction des projets open source ont le plus souvent vocation à organiser les interventions, structurer l’infrastructure, animer les communautés, mais ne décident pas du bien-fondé des évolutions fonctionnelles.

À propos de la contribution

D’une façon générale, on a tendance à avoir une vision limitée de la contribution que peuvent apporter les individus à des projets ou produits informatiques, en la réduisant au code source.

”Le code n'est pas -et de loin- la seule contribution nécessaire à la réussite des projets.

Le membre d’une communauté d’intérêt regroupée autour d’un logiciel peut également :

faire connaître le produit
signaler et documenter les anomalies
participer à l’animation communautaire
identifier des besoins et échanger sur l’implémentation des fonctionnalités qui y répondent
rédiger des manuels d’utilisation
accompagner les nouveaux arrivants sur le projet
former des utilisateurs
partager des contenus et des visuels
…

En effet la liste est longue des contributions non techniques, malgré tout indispensables à la bonne marche d’un projet informatique. Le fonctionnement en communautés d’intérêt permet de démultiplier ce type d’actions qui facilitent la réutilisation et augmente l’efficacité des équipes.

Faire vivre la démarche

Bien entendu, une fois ces principes sont adaptés à l’organisation donnée, validés par les sponsors et partagés entre toutes les parties prenantes, le plus dur reste à faire.

Pour rendre vivante la démarche et espérer la voir porter ses fruits, il est nécessaire de l’animer à tous les niveaux afin de créer une véritable culture interne de la mutualisation. Les documents doivent être clairs et partagés, l’onboarding de contributeurs doit être facilité, chacun devrait avoir à coeur d’accompagner la montée en compétence de tous…

Dans cette optique, il est important de définir les différents rôles ainsi que les passerelles permettant de passer de l’un à l’autre, et de rendre visible les communautés à travers l’organisation, au-delà de leur cercle métier.

Pourquoi Oslandia ?

Oslandia est depuis 10 ans un pure player open source géomatique. L’entreprise baigne dans ce milieu et l’open source fait partie de notre ADN : nous contribuons directement et par le biais des projets financés par nos clients, nous participons à l’animation communautaire des logiciels que nous mettons en avant et connaissons donc bien les différents modes de fonctionnement open source.

En parallèle, nous travaillons pour une grande variété de clients dont des grands comptes et sommes donc familiers des problématiques rencontrées en entreprise.

Oslandia est donc idéalement placé, pour assister ses clients sur des problématiques de culture d’entreprise.

Innersource – mise en oeuvre