Retour sur le FOSS4G 2013 – Partie 3

By jeudi 31 octobre 2013Conférence, NewsFR

Pour cette troisième et dernière partie, voici quelques présentations et informations marquantes du `FOSS4G 2013 à Nottingham.


Il est impossible de tout voir au FOSS4G tant l’événement est riche, ce post est donc loin d’être exhaustif !

Tout d’abord l’ambiance générale fut très bonne. L’organisation était impeccable, au point que même le Wifi a fonctionné pendant toute la durée de l’événement, ce qui est relativement rare dans les conférences à forte densité de geeks.

L’affluence fut également au rendez vous avec plus de 800 personnes sur la semaine. On a pu croiser des têtes que l’on connait depuis longtemps dans le monde de la géomatique Open Source, mais également des nouveaux arrivants, soit néophytes vis à vis des SIG, soit qui venaient découvrir ce que les solutions Open Source pouvaient apporter dans leur domaine.


Le dynamisme et l’engouement* sont des caractéristiques que l’on retrouve à chaque FOSS4G, et celui ci n’a pas été en reste. Quelques sessions ont malheureusement été annulées, mais pour le reste, le contenu était de qualité, et le discours mature. La présence d’ESRI était cette fois un peu particulière, puisque cette société distribue désormais une partie de ses codes en OpenSource. Cela s’explique par l’avancée inexorable des technologies OpenSource, mais également par le virage vers le SaaS de la société de Redlands.

Quant aux sessions, on a pu voir quelques thématiques très intéressantes.

Session 3D

Les besoins en visualisation et en traitement de données 3D sont clairement en train de croître fortement. On a donc pu voir entre autre :

Il y a également un intérêt fort pour des outils de génération de modèles 3D urbains à partir de données SIG 2D. C’est un des axes sur lesquels nous travaillons à Oslandia avec PostGIS 3D et SFCGAL.

QGIS 2.0

Un des événements marquant du FOSS4G fut bien sur la **sortie officielle en direct de QGIS 2.0**. La `présentation de Tim Sutton (& al) <http://elogeo.nottingham.ac.uk/xmlui/bitstream/handle/url/223/whats_new_in_qgis_2.pdf?sequence=1>`_ à ce sujet amène beaucoup d’information. On peut également la compléter par la lecture du ` »Visual Changelog » <http://changelog.linfiniti.com/version/1/>`_ en ligne, qui montre les nouvelles fonctionnalités de cette version de QGIS.

Oslandia propose désormais une `offre de support pour QGIS !

PostGIS

Au delà de PostGIS 3D, les sessions dédiées à PostGIS sont toujours aussi suivies. Paul Ramsey a du reprendre deux fois sa session « PostGIS Frenzy » en raison de l’affluence.Le FOSS4G fut aussi l’occasion de montrer le nouveau module pour PostgreSQL et PostGIS dédié à la gestion des données de nuages de points. Ce module nommé PointCloud, permet de traiter notamment les données LIDAR, et de stocker et manipuler des volumes conséquents de données ponctuelles. Il s’interface également avec PostGIS pour la conversion des types de données depuis et vers PointCloud.

PgRouting est également sorti en version 2.0, avec un code remanié, de nouveaux algorithmes, un site web et une documentation remise à jour et plus.

Grâce à un financement mutualisé, PgRouting est désormais installable comme extension PostgreSQL, et est inclus dans le « PostGIS Bundle » de l’installeur « One-clic » de PostgreSQL sous windows.

À noter que PointCloud et PgRouting 2.0 font partie du catalogue de formation Oslandia!

MapServer

MapServer connait actuellement de belles évolutions, et la version 6.4 est sortie pendant le FOSS4G. Parmi les améliorations notables de cette version :

  • Support pour une légende dynamique suivant le contenu
  • Lissage de géométries
  • Support des listes dans l’évaluateur d’expressions
  • Migration vers CMake
  • Filtrage des couches dans les webservices basé sur des listes d’IP
  • Rendu de contour
  • Couche de géométries transformées
  • Substitution de chaines dépendant le d’échelle
  • Masque pour le WCS
  • … multiples corrections mineures autres fonctionnalités

Mais le développement ne s’arrête pas à cette version et de nouvelles fonctionnalités arrivent rapidement. Du côté de la symbologie avancée, il est désormais possible de coder en javascript des fonctions pour accéder à des symboles très complexes, comme la norme militaire de l’OTAN. Côté interface, il y a du nouveau puisque d’une part le projet MapMint, basé sur MapServer et le Zoo Project, prévoit un passage en OpenSource fin 2013.

ScribeUI est également `un projet qui va faciliter la vie de nombre d’utilisateurs de MapServer. Reprenant des principes issus de TileMill, ScribeUI propose une interface graphique d’édition de code MapFile, avec un langage spécifique plus simple (Scribe), et une visualisation instantanée des modifications.

Sous le capot de MapServer, le développement en cours de la norme WFS 2.0 est une amélioration qui va plaire à ceux qui souhaitent la compatibilité INSPIRE.

Autres projets

Parmi les nombreux autres projets présentés, quelques informations nous ont marquées.

CKAN fait désormais partie des nouveaux outils pour créer des **catalogues de données**. `L’extension spatiale <http://docs.ckan.org/projects/ckanext-spatial/en/latest/>`_ développée lui permet de jouer dans la cour des portails de métadonnées avec efficacité et classe.

PostgreSQL est désormais dans la « cool zone » : le support de JSON, les fonctionnalités spatiales, la réplication et bien plus, fait de ce moteur de base de données un projet qui a le vent en poupe.

La pile applicative de CartoDB est totalement OpenSource, et les fonctionnalités proposées par ce fournisseur de SaaS amènent la cartographie simple dans les mains des néophytes.

OSGeo

Du côté de l’association qui regroupe les efforts des SIG opensource, les nouvelles sont plutôt bonnes. D’une part les finances se portent bien, ce qui est gage de perennité pour une association. D’autre part le nombre de participants élevé au FOSS4G assure aussi la continuité de l’événement.
De nouveaux projets entrent dans le processus d’incubation et d’autres comme projets officiels, ce qui renforce le capital logiciel de l’association.
Les chapitres locaux sont particulièrement actifs, et de multiples rencontres se sont déroulées en 2012 et 2013 ( dont le FROG ).
L’organisation des prochains FOSS4G s’annonce également bien : le prochain aura lieu à Portland, mais déjà les groupes locaux se proposent pour organiser ceux de 2015 et 2016 !

Conclusion

Au final, un événement encore très riche en terme d’actualité et de dynamisme. Comme les intervenants ont pu le montrer dans les keynotes, le succès de l’Opensource dans les SIG n’est plus à démontrer. Il s’agit maintenant de continuer à embrasser les technologies du futur, de poursuivre les efforts d’innovation, et de travailler ensemble pour faire progresser les logiciels libres en SIG.